Jouvence, c’est un nouveau bistrot du faubourg Saint Antoine qui fait couler de l’encre, et pour lequel les avis semblent partagés. Dans ce cas là, on ne sait jamais trop qui du Fooding, de l’Express ou de François Simon il faut écouter, et le mieux reste de se faire sa propre opinion sur la cuisine du jeune Romain Thibault.

On entre donc dans un bistrot à l’air ancien, mais remis au goût du jour avec de belles boiseries, des tables émaillées, des banquettes en velours bleu et un comptoir zigzaguant. Il semble avoir toujours avoir été là ce bistrot mais il s’agit en fait d’une ancienne pharmacie. Le lieu est agréable, il a du charme, du cachet, il est dans l’air du temps, on peut même dire qu’il est beau. Beau mais vide… Car nous passerons le déjeuner en tête à tête. Je crois que ça ne m’était jamais arrivé. Si on a toute l’attention du serveur, fort sympathique, c’est plutôt étrange comme expérience, pour ne pas dire triste. Et c’est certainement pour cela que cet article traînait en mode brouillon, depuis son écriture…

 

Du côté de l’assiette, on revisite des classiques français avec une cuisine fraîche et de saison, un peu timide. En entrée, ça sera Soupe de céleri, mascarpone et noisettes pour mon acolyte, et Veau en tranches fines, radis et sauce tartare pour moi. Si la première est sans surprise, au point qu’on se dit qu’on ferait la même à la maison, le second est agréablement frais et ferait aimer la tête de veau à tous les réfractaires de type carnivore. Le pain est maison, bon la croûte bien craquante et la mie parfumée quoique un peu trop collante. En plat, la Volaille de Godard et ses légumes croquants sera un peu raide sous la dent de l’acolyte tandis que le Lieu jaune, potimarron et radicchio contentera mes papilles, sans pour autant les éblouir. Cuisson parfaite, et joli jeu de textures pour les accompagnements sont tout de même au rendez-vous.

En dessert, un très généreux éclair chocolat praliné, bon mais sans surprise. Mais pour rendre à césar… ce déjeuner a eu lieu le lendemain de ma visite chez l’éblouissant Achille, et son chocolat cru, et les deux tables ne boxent pas dans la même catégorie. Quand je dis que cet article traînait en mode brouillon depuis longtemps…

On sortira avec un avis aussi partagé que la critique. Jouvence est une cantine agréable si l’on travaille dans le quartier, mais sans étincelles. Il n’y a donc pas de quoi en faire une cure.


Restaurant Jouvence
172 rue du Faubourg Saint Antoine
75012 Paris
01 56 58 04 73
www.jouvence.paris

Ouvert midi et soir du mardi au samedi

Le midi, entrée + plat ou plat +dessert 19€
Entrée + plat + dessert 24€
Le soir,
A la carte, entrée entre 8 et 14€
plat entre 19 et 26€
dessert 9€
Menu Dégustation 5 plats 55€