J’avais dit ici que je ne me vouais pas à la critique de film culinaire, mais là, il fallait quand même que je dise un truc. Alain Ducasse est un homme aux multiples facettes, un personnage se doit d’être fascinant. Il a quitté les cuisines pour monter un empire : 23 étoiles au Michelin à travers le monde, et il ne compte pas s’arrêter là. Mais c’est aussi un chef engagé dans l’écologie mais aussi auprès des enfants défavorisés. Gilles de Maistre l’a suivi pendant 2 ans avant l’ouverture d’Ore à Versailles.
Cela aurait du être captivant. Tout au mieux, cela m’a rendu Alain Ducasse plus sympathique. Ce documentaire n’est que le catalogue des activités d’un homme hyperactif. Plus business man que chef, Ducasse se pose en directeur artistique. Il ne cuisine plus, mais guide les chefs qu’ils emploient vers l’excellence, les pousse à exprimer leur talent tout en gardant « l’esprit Ducasse ». Il parcours le monde à la découverte de produits d’exception, se gouleyant de caviar chinois au passage… « Quel homme ! Quelle réussite ! Quelle chance il a d’avoir cette vie » semble être le message du film alors qu’on aurait sans doute plus aimé voir le côté « citoyen » à peine évoqué au début du film. mais peut-être que je ne parle que pour moi…
Et si la beauté de l’affiche nous vend un docu à la Netflix, on est vite déçu. Filmé avec peu de moyen, l’image est tremblotante à en donner la nausée, surtout sur les plans de plats. Il n’y a aucune mise en scène ou mise en lumière, le choix des plans est souvent foireux et les couleurs grisouilles. En surcroît, la voix off verse bien trop dans le lyrisme et rend les choses plus agaçantes encore.
« La quête d’Alain Ducasse » est le film d’un fan sur son idole, et manque cruellement d’objectivité et de parti pris.
La quête d’Alain Ducasse de Gilles de Maistre,
actuellement en salle.