Mon premier déjeuner de l’année était chez Dilia. Dilia, c’est la table qui a remplacé le Roseval il y a quelques mois, avec à sa tête le chef Michele Farnesi. Ancien second de Giovanni Passerini chez Rino, puis de Jean-François Piège chez Thoumieux ou encore de Pierre Jancou chez Heimat, c’est avec les mêmes accents italiens que l’ancien maître des lieux, Simone Tondo, et dans le même cadre brut, que le jeune chef se construit son identité propre.
J’y avais déjà déjeuné, très peu de temps après l’ouverture, et si la formule déjeuner, pleine d’humilité mais imbattable du haut de ses 19,50€ de l’entrée au dessert, n’avait rien à se reprocher, le service et l’enchaînement des plats manquaient de rodage. Très peu de temps après une ouverture, c’est toujours trop peu de temps pour se faire une réelle idée de ce que vaut une adresse. On ne m’y reprendra plus.
C’est donc avec les papilles se souvenant encore d’une épatante Brochette de Bulots au Combawa, de superbes Spaghetti Caccio e Pepe et d’un réconfortant Crémeux au Citron que j’ai à nouveau poussé la porte du 1 rue d’Eupatoria, un an et quelques mois plus tard. La formule a un peu augmenté. Mais la carte et le contenu de l’assiette se sont étoffés. Et disons le tout de suite le service est rôdé. L’accueil est souriant, le service prompt et sympathique et propose quelques très bonnes suggestions sommelières.
Au menu ce jour-là, un Lieu jaune en Pastella, endive, mayonnaise aux câpres et moutarde, accompagné d’un verre de Manti, vin nature italien aux notes subtiles de pomme verte, met les papilles en ébullition. On pense à une réinterprétation italienne du Fish & Chips toute en finesse et en légèreté avec un poisson délicat encore translucide et une pâte à friture aérienne. Entre les pâtes et le plat, je choisis ensuite le second : un Onglet de boeuf, tapenade, betteraves et choux de Bruxelles. Rien de très original dans l’association tapenade-viande rouge me direz-vous. Celle-ci est cependant extrêmement bien exécutée. La viande est tendre, les betteraves rôties et en purée radoucissent l’olive qui relève l’ensemble, tandis que le chou de Bruxelles vient ajouter sa chlorophylle et le radicchio son croquant. Rudement bon, beau jeu de textures et de couleurs, c’est très copieux et fort réconfortant pour un début de mois de janvier.
L’appétit manquant un peu, les agapes de fin d’année encore trop récentes et les perspectives d’une galette toute proche me dissuadent malheureusement de prendre un dessert. Oups une excuse pour revenir encore !
Mais le café, bien serré et aux notes acidulées, conclut impeccablement le repas.
Dilia,
1, rue d’Eupatoria
75020 Paris
09 53 56 24 14
www.dilia.fr
Ouvert le midi et soir du mardi au samedi.
Le midi, différentes formules :
Entrée + pâtes/plat 17€
Entrée + pâtes/plat + dessert 21€
Entrée + pâtes + plat + dessert 32€
Le soir, et le samedi midi :
Menu 4 plats 48€
Menu Dégustation 6 plats 64€
Menu Dégustation 7 plats 77€
Vin au verre de 6 à 14€
Un commentaire