Ellsworth

Ellsworth, le cuisinier amoureux

J’ai toujours bien aimé Ellsworth, ce restaurant de la rue Richelieu, ouvert il y a un peu plus d’un an par un couple d’américains, Braden Perkins et Laura Adrian, déjà à l’origine de Verjus et de son bar à vin. Au piano, Hannah Kowalenko, une (très) jeune chef canadienne maniant les produits de saison avec brio, faisant la part belle aux légumes, qui s’ils ne composent pas un plat végétarien ne sont jamais un simple accompagnement.

J’ai toujours envie de pousser la porte quand je passe devant… J’aime le lieu, intemporel, la déco épurée de sa salle tout en longueur et sa situation, entre deux passages vers la rue Montpensier. J’aime l’atmosphère flamande que dégage la lumière des fenêtres à carreaux, le parquet clouté, et les tables de bistrot en marbre. J’aime avoir l’impression de rentrer dans un tableau de Vermeer quand je franchis la porte, impression certainement très personnelle mais qu’importe… J‘aime la vaisselle et le dressage soigné des assiettes. J’aime la carte efficace, moderne et alléchante, comme une invitation à un voyage sans destination tant les différentes influences annoncent un mariage harmonieux. J’aime les propositions succinctes et précises de la sélection de vins au verre, mais aussi l’éventail large et méticuleux de la carte des vins. J’aime la décontraction du service, efficace et sympathique.

Seulement voilà, la dernière fois que j’ai franchi la porte, tout était là mais le cuisinier était amoureux, façon polie de dire que c’était trop salé. Très bon mais trop salé de l’entrée au dessert, et c’est dommage car si c’est le seul

Ellsworth

 

défaut de ce repas, il est de taille et pourrait faire oublier les jolies associations et masquer l’harmonie des goûts. Alors si on pardonne aux palourdes, accompagnée d’un bouillon à l’ail et aux pommes de terre fumées, on a très soif au moment de l’agneau confit, accompagné d’une polenta crémeuse à la harissa parfaitement équilibrée. Le vin, un Crozes Hermitage rouge 2013, de  Laurent Habrard, accompagne parfaitement le plat.

Enfin, on est un peu surpris face au dessert : une délicieuse glace au malt et sorbet chocolat accompagnés d’un espuma café et d’un crumble à la fleur de sel, petite touche mal venue ce jour là, mais qui aurait pu être appréciée un autre jour – je n’ai rien contre une pointe de sel dans les desserts, surtout au chocolat.

On sort déçu, mais on se souvient de ses précédentes visites, et on se dit qu’on reviendra, car après tout les premières impressions sont souvent les bonnes.

Ellsworth,
34, rue de Richelieu, 75001 Paris
Tél. : 01 42 60 59 66
www.ellsworthparis.com/
ouvert tous les jours (sauf dimanche soir et lundi midi)

Formule Déjeuner (du mardi au vendredi) :
Entrée + Plat ou Plat + Dessert 20€

Entrée + Plat + Dessert  26€
Vin au verre de 5,5€ à 9€

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